PRINCIPALES MYCOTOXINES ET

EFFETS CHEZ LES ANIMAUX

 

Diaporama du cours
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Fiches synthétiques les principales mycotoxines, leur conditions d’apparition et  leurs effets chez l’animal.

 

AFLATOXINES

PHOMOPSINES

OCHRATOXINE A

TRICHOTHECENES GROUPE B

TRICHOTHECENES GROUPE A

ZEARALENONE

FUMONISINES

DIPLODIOSE

TOXINES DE L’ERGOT

TOXINES PRODUITES PAR DES ENDOPHYTES

STACHYBOTRYOTOXINES

SPORIDESMINE

COUMESTROL

PATULINE

SLAFRAMINE

DICOUMAROL

4-IPOMEANOL

AFLATOXINES

 

 

Moisissures:

Aspergillus flavus et A. parasiticus.

 

Plantes et/ou aliments:

Très ubiquiste en région tropicale: arachide, coton et céréales (maïs). Contamination le plus souvent avant la récolte et multiplication pendant le stockage. Rare en région tempérée: pâte à pain moisie.

 

Conditions de toxinogenèse:

Chaleur humide (température supérieure à 25°C).

En général pas de cas de toxinogenèse en Europe, mais de nombreuses intoxications se sont développées du fait de l'importation d'aliments contaminés. (Il est presque impossible d'obtenir certains aliments exempts de cette mycotoxine).

 

Espèces sensibles:

Toutes.

 

Toxine:

Aflatoxines (surtout AFB1, AFB2, AFG1, AFG2 moins toxiques).

Toxines très stables, même à la température, détruites par amoniation.

Nombreux adsorbants efficaces.

 

Mécanisme d'action:

Hépatotoxique:

            - Forte dose entraîne une hépatite aiguë ;

            - Faible dose à l'origine d'hépatocarcinomes.

Aflatoxines bioactivées (P450) en métabolites réactifs se fixant aux macromolécules (notamment à l'ADN, N7 de la guanine).

L'AFB1 est suspectée être à l'origine de cancers hépatiques chez l'homme. Des lésions hépatiques voisines de celles observées chez les animaux sont connues sous le nom de "syndrome de Reye", "Kwashiorkor", "Hépatocarcinome" mais il est très difficile de déterminer si ces maladies sont exclusivement associées à la consommation d'AFB1. L'hypothèse la plus vraisemblable fait intervenir la conjonction entre une infection par les virus des hépatites et une alimentation riche en AFB1.

Métabolites de l'AFB1 retrouvés dans les tissus et le lait (AFM1) des animaux exposés.

 

Symptômes et lésions:

Deux formes:

            - Forme aiguë: hépatite aiguë avec cytolyse et choléstase. Ictère, anorexie. Prolifération des canalicules biliaires. Forte mortalité chez les jeunes.

            - Forme chronique: insuffisance hépatique avec cirrhose, ascite et tumeurs hépatiques. Retard du temps de coagulation. Apathie. Diminution de la résistance aux infections et infestations.

 

Réglementation :

La teneur maximale en AFB1 dans les aliments en France est de 5 ppb.

La teneur maximale en AFM1 dans le lait en poudre en France est de 0,05 ppb.

Carcinogène chez l’homme et l’animal.

 

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PHOMOPSINES

 

 

Moisissures:

Phomopsis leptostromiformis

 

Plantes et/ou aliments:

Lupins, tiges et gousses

 

Conditions de toxinogenèse:

Après les premières pluies d’automne, après un été sec.

Le Phomopsis colonise la plante avant dessiccation et continue de se développer après, produisant la phomopsine

 

Espèces sensibles:

Ruminants, chevaux, porcs.

 

Toxine:

Phomopsine

 

Mécanisme d'action:

Cholestatique, avec éventuelle photosensibilisation secondaire.

Hépatotoxique entraînant une cholangite oblitérante, fibrose et prolifération des canaux biliaires (cf. aflatoxines, sporidesmines). Est associée une accumulation de bilirubine, produit de dégradation de l’hémoglobine normalement éliminée par voie biliaire, entraînant un ictère. Des mitoses anormales ainsi qu’un blocage de la division cellulaire sont également observées.

 

Symptômes et lésions:

Inappétence, anorexie, hyperthermie sont les premiers signes à apparaître. Ils sont rapidement suivis d’un ictère marqué avec urines foncées. La mort est en général rapide.

A l’autopsie on constate un ictère prononcé, le foie est friable, augmenté de volume, décoloré et jaune avec des foyers hémorragiques.

Dans certains cas (chroniques) on constate une dégénérescence graisseuse ainsi qu’une fibrose hépatique. L’examen histologique peut révéler une prolif2ration des canaux biliaires.

 

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OCHRATOXINE A

 

 

Moisissures:

Aspergillus ochraceus et/ou Penicillium viridicatum.

 

Plantes et/ou aliments:

Céréales (maïs).

 

Conditions de toxinogenèse:

Stockage humide avec des températures anormalement élevées (25°C) 

Souvent fort taux de moisissure de l'aliment.

 

Espèces sensibles:

Porcs, Oiseaux, Veaux

Pas les ruminants car la mycotoxine est détruite par la flore.

 

Toxine:

Ochratoxine A (A. ochraceus) et/ou Citrinine (P. viridicatum).

Stable, n'est que partiellement détruite par la cuisson.

Adsorbants moyennement ou peu efficaces

 

Mécanisme d'action:

L’OTA perturberait le transport des anions dans les cellules du tube contourné, conduisant à la nécrose de ces cellules (un brutal relargage d'alanine aminotranspeptidase par les cellules des tubes contournés est une des premières modifications biochimiques observées lors d'ochratoxicose expérimentale).

Hépatotoxique, embryotoxique et carcinogène chez les rongeurs de laboratoire à fortes doses.

 

Symptômes et lésions:

L'organe cible majeur est le rein.

L'OTA entraîne une fibrose interstitielle conduisant à une insuffisance rénale chronique (syndrome polyuro-polydipsie avec glycosurie). Une néphrose aiguë avec insuffisance rénale aiguë est possible. En fait les lésions rénales sont le plus souvent une découverte d'abattoir chez le porc, les manifestations observées étant un retard de croissance et/ou de puberté, des problèmes de reproduction. En France un plan d’épidémiosurveillance n’a pas permis d’établir de corrélation entre la teneur résiduelle en OTA dans des rognons présentant des lésions compatibles avec une ochratoxicose et des rognons de porcs d’apparence saine.

Chez les oiseaux, on observe chez les jeunes un retard de croissance avec entérite catarrhale, anémie, et diminution de ponte. On constate une infertilité chez les adultes. Les lésions sont dominées par un foie décoloré avec présence de foyers hémorragiques ainsi qu'une dégénérescence de l'épithélium des tubules rénaux avec fibrose interstitielle.

L'Ochratoxine est suspectée être à l'origine de la néphropathie des Balkans, maladie endémique chez l'homme.

 

Réglementation :

La teneur maximale en OTA dans les aliments en France est de 5 ppb.

Carcinogène chez l’animal, possible carcinogène chez l’homme

 

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TRICHOTHECENES (1/2)

(Syndrome émétisant)

 

 

Moisissures:

Fusarium graminearum, F. culmorum possible avec d’autres Fusarium.

 

Plantes et/ou aliments:

Céréales : blé, orge, maïs.

 

Conditions de toxinogenèse:

Dans les pays tempérés, contamination par le Fusarium lors de la fécondation de la graine, développement favorisé lors de temps froid et humide pendant le développement de l'épi.

Sur 107 souches isolées dans la région sud-ouest environ 20% produisaient du déoxynivalénol au laboratoire (DUPUY 1994).

 

Espèces sensibles:

Porcs, volailles et hommes.

 

Toxine:

Déoxynivalénol (aussi connu sous le nom de Vomitotoxine) plus ou moins associé à d'autres mycotoxines: nivalénol, diacétoxyscirpénéol, toxine T2.

Stable plusieurs années dans les aliments, résiste à la cuisson.

Adsorbants peu ou pas efficaces.

 

Mécanisme d'action:

Anorexie ou des vomissements:

            - l'origine de l'anorexie n'est pas expliquée, elle pourrait résulter d'une inappétance de l'aliment ou d'une irritation des premières voies digestives,

            - l'action émétisante du déoxynivalénol serait sans doute plus centrale que périphérique.

Bien que l’action dermotoxique du déoxynivalénol soit inférieure à celle du nivalénol, du diacétoxyscirpénéol, ou de la toxine T2 des manifestations de cytotoxicité et dermotoxicité peuvent survenir (principalement en raison d’une polycontamination des aliments).

 

Symptômes et lésions:

Les porcs refusent de consommer les aliments contaminés d'où un ralentissement de leur croissance.

Des vomissements lors d'ingestion de faibles quantités, ainsi que des diarrhées hémorragiques sont possibles.

Des corrélations sont supposées entre l'incidence des cancers de l’œsophage chez l'homme et la teneur en trichothécènes dans l'alimentation.

 

Réglementation :

Pas de teneur maximale fixée dans les aliments en France.

Les teneurs maximales fixées dans les autres pays varient de 500 à 1000 ppb (parfois 2000).

Preuve insuffisante de son pouvoir carcinogène chez l’animal.

 

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TRICHOTHECENES (2/2)

(Aleucie toxique alimentaire)

 

 

Moisissures:

Fusarium sporotrichioides; nombreuses souches de Fusarium.

 

Plantes et/ou aliments:

Céréales: orge, maïs, millet, blé.

 

Conditions de toxinogenèse:

Lors de climats froids, favorisée par alternance de périodes de gel.

 

Espèces sensibles:

Porcs, Volailles, Ruminants, Homme.

 

Toxines:

Trichothécènes: Toxine T2, Diacétoxyscirpenol, ...

Toxines stables plusieurs années, résistent à la cuisson.

Adsorbants peu ou pas efficaces.

 

Mécanisme d'action:

Cytotoxique, dermotoxique, émétisant, immunosuppresseur.

Dermotoxique: toxicité par contact se manifeste au niveau des épithélium et surtout de la muqueuse digestive. Activité décroissante: Toxine T2 > Diacétoxyscirpenol > Fuséranone-X > Nivalénol.

Cytotoxicité sur les cellules en division par inhibition de la synthèse de l'ADN et des protéines. Se manifeste sur les cellules hématopoïétiques, les cellules digestives et les cellules germinales.

 

Symptômes et lésions:

Syndrome hémorragique avec des signes de nécrose: dermatite, stomatite, entérite avec diarrhée plus ou moins hémorragique et coliques. Selon les espèces, des vomissements plus ou moins hémorragiques peuvent être observés (porcs).

Altération des fonctions hématopoïétiques: lymphopénie, thrombopénie liées à une hypoplasie médullaire (similaire à celle observée lors d'irradiations). Nœuds lymphatiques et rate atrophiés.

Diminution des réflexes, ataxie, paralysie.

Lésions de nécrose sur tout le TD et l'appareil respiratoire. Hémorragies, pétéchies de localisations diverses: SNC, poumon, cœur, muscles et TD.

 

Réglementation :

Pas de teneur maximale fixée dans les aliments dans la plupart des pays.

Preuves limitées ou insuffisantes de leur pouvoir carcinogène chez l’animal.

 

SYNDROME SIMILAIRE:

Chez les bovins, lors d'ingestion de chaumes contaminés par un Myrothecium, on décrit anorexie et apathie, associées à une distension du rumen et une salive mousseuse.

Sont associées des altérations modérées des fonctions hématopoïétiques: anémie, leucopénie et atrophie des nœuds lymphatiques.

La mort peut survenir en 2-5 jours ou après 10 jours du fait d'un épuisement et d'une déshydratation. Les lésions sont dominées par des zones de nécrose plus ou moins hémorragiques sur rumen et caillette.

 

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ZEARALENONE

 

 

Moisissures:

Fusarium graminearum (Giberrella zeae) et F. culmorum.

 

Plantes et/ou aliments:

Céréales, surtout maïs.

 

Conditions de toxinogenèse:

Dans les pays tempérés, contamination par le Fusarium lors de la fécondation de la graine, développement favorisé lors de temps froid et humide pendant le développement de l'épi.

Sur 104 souches isolées dans la région sud-ouest environ 60% produisaient de la zéaralénone in vitro (DUPUY 1994), toutefois seulement environ 20% seraient toxinogènes dans les conditions naturelles. Les quantités de Zéaralénone produites seraient faibles en Europe.

 

Espèces sensibles:

Porcs et hommes.

 

Toxine:

Zéaralénone.

Toxine thermostable (comme les trichothécènes).

Adsorbants peu ou pas efficaces.

 

Mécanisme d'action:

La Zéaralénone perturbe les fonctions de reproduction par une action similaire à celle de l' estradiol: elle se fixe aux récepteurs cytosoliques des oestrogènes, induit la synthèse des acides nucléiques et des protéines dans les tissus cibles, inhibe la sécrétion de gonadotrophine et d’hormone lutéinique.

La Zéaralénone serait bioactivée par des réductases en Zéaralénol, dix fois plus actif, retrouvé dans différents tissus et dans le lait des animaux exposés.

 

Symptômes et lésions:

Les porcs sont les plus sensibles, on dénote des troubles des organes génitaux et des fonctions de reproduction:

            - chez les truies prépubères: oedème de la vulve, gonflement de la mamelle et parfois prolapsus vaginal ou rectal ;

            - sur les femelles pubères: oestrus prolongé ;

            - sur les jeunes mâles: féminisation et infertilité ;

            - sur les mâles adultes: diminution de la libido et de la fertilité.

Les ruminants sont peu sensibles. La zéaralénone est parfois incriminée dans des troubles de la fertilité et une diminution de la production lactée. Réalité ???

Lésions: augmentation du volume de l'utérus et atrophie des ovaires chez les truies. Aucune trace d'ovulation et aucun corps jaune.

Signalons que très fréquemment les Fusarium produisent plusieurs mycotoxines en même temps. Ainsi la Zéaralénone est souvent associée au Déoxynivalénol. Dans ces cas une symptomatologie plus complexe peut survenir, associant les effets de ces deux mycotoxines.

 

Réglementation :

La teneur maximale en zéaralénone dans les aliments en France est de 200 ppb.

Elle est considérée comme un carcinogène possible chez l’animal.

 

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FUMONISINES

(Leucoencéphalomalacie équine, œdème pulmonaire porcin)

 

 

Moisissures:

Fusarium moniliforme.

 

Plantes et/ou aliments:

Maïs et dérivés.

En général (mais pas forcément) moisissure visible macroscopiquement quand sur maïs grain (grains décolorés plus ou moins roses, épis colonisés par des mycélium blanc-gris).

 

Conditions de toxinogenèse:

Dans les climats chauds et tempérés, après un été sec et un automne humide avec des premiers froids précoces, conditions rendant difficile la maturation du maïs.

Le Fusarium colonise le maïs au champ, notamment lors de présence d'insectes parasites.

La toxinogenèse se déroule au champ et/ou pendant le stockage. Sur 73 souches isolées dans la région sud-ouest 90% produisent au laboratoire des fumonisines (Le BARS 1993).

 

Espèces sensibles:

Equidés, chevaux, ânes et mules : leucoencéphalomalacie équine.

Suidés, cochons, sangliers : œdème pulmonaire porcin.

Autres espèces beaucoup moins sensibles, manifestations plus frustres.

Ruminants résistants (hydrolyse de la toxine dans le rumen).

 

Toxine:

Fumonisines, (FB1 et FB2 surtout) persistent dans les aliments produits à partir de grains contaminés.

Toxines hydrosolubles, thermostables.

Adsorbants peu ou pas efficaces

F. moniliforme produit d’autres toxines (moniliformine, fusarine C, …) parfois également présentes dans les aliments incriminés.

 

Mécanisme d'action, symptômes et lésions:

- Dans toutes les espèces animales étudiées les Fumonisines perturbent la synthèse des sphingolipides. Les manifestations observées sont toutefois très différentes d’une espèce animale à l’autre, la relation entre symptômes et mécanisme d’action étant souvent obscure. Une atteinte hépatique est quasi systématiquement rapportée.

 

- Chez les équidés l’ingestion de fumonisines est à l’origine de la leucoencéphalomalacie équine (ELEM en anglais). On observe une apathie d’apparition soudaine, avec somnolence et protrusion de la langue, refus de reculer, déplacements en cercles sans but ou ataxie. Aggravation rapide des signes nerveux: marchent sur les objets sans comprendre pourquoi plutôt que sans les voir. Se termine par une phase d'excitation avec poussée au mur puis décubitus avec mouvements de pédalage. Les lésions associées sont une nécrose liquide de la substance blanche des deux hémisphères cérébraux. Les foyers de nécrose sont de grande taille avec au centre disparition de la substance blanche et en périphérie une atteinte vasculaire caractérisée par des hémorragies, un oedème et une infiltration leucocytaire. Lors d'exposition à de fortes doses, des signes d'hépatotoxicité sont présents: ictère, oedème SC, fibrose hépatique avec dégénérescence graisseuse, prolifération des canaux biliaires et hépatocytes anormaux.

- Chez les suidés les fumonisines entraînent une affection connue sous le nom d’œdème pulmonaire porcin (PPE en anglais). On observe une détresse respiratoire avec tachypnée et cyanose. Des lésions d’œdème pulmonaire avec liquides dans les voies aériennes et signes de nécroses cellulaires, notamment des macrophages sont observées. Ces altérations pourraient résulter d’une inflammation secondaire à la phagocytose par les macrophages pulmonaires de fragments membranaires libérés au niveau hépatique. Des lésions hépatiques de nécrose avec infiltrations éosinophiliques ou fibrose, selon la durée d'évolution, sont observées. Lors d'exposition aux plus faibles doses, seuls des signes d'hépatotoxicité sont présents: ictère, oedème SC, fibrose hépatique avec dégénérescence graisseuse, prolifération des canaux biliaires et hépatocytes anormaux.

 

- La FB1 est hépatocarcinogène chez le rat, et pourrait entraîner une augmentation de la prévalence des cancers de l’œsophage chez l'homme.

 

Remarque : la Moniliformine, également synthétisée par F. moniliforme, détermine chez rongeurs et oiseaux une faiblesse musculaire, des troubles respiratoires avec cyanose conduisant à un coma et une mort rapide. Son mécanisme d'action serait voisin de celui de l'arsenic, conduisant à une anoxie cellulaire rapide par inhibition de la phosphorylation oxydative. Sa présence dans les aliments contaminés pourrait expliquer certaines formes "atypiques" d'intoxication par les "fumonisines".

 

Réglementation :

Pas de teneur maximale fixée dans les aliments en France et dans la plupart des pays.

Les teneurs maximales tolérées seront probablement voisines de 1000 ppb.

Les Toxines libérées par F. moniliforme sont considérées comme carcinogènes chez l’animal.

 

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DIPLODIOSE

 

 

Moisissures:

Diplodia maïdis

 

Plantes et/ou aliments:

Epis de ma¨s au champ

 

Conditions de toxinogenèse:

 

Espèces sensibles:

Ruminants

 

Toxine:

 

Mécanisme d'action:

 

Symptômes et lésions:

Symptômes nerveux, digestifs et respiratoires :

-          troubles nerveux en « hypo » : ataxie, paralysies avec raideur des membres,

-          troubles digestifs : entérite catarrhale avec voussure du dos,

-          congestion pulmonaire,

-          anémie.

L’autopsie révèle une dégénérescence graisseuse du foie et des reins.

 

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TOXINES DE L’ERGOT

 

 

Moisissures:

Claviceps purpurea  et C. paspali.

 

Plantes et/ou aliments:

Grains ergotés : céréales (surtout seigle), herbes (ray-grass)

 

Conditions de toxinogenèse:

Printemps froid et humide suivi d’une période de sécheresse.

Le Claviceps infeste le végétal pendant la floraison puis se développe à la place de la graine.

 

Espèces sensibles:

Ruminants, chevaux, porcs, oiseaux … homme.

 

Toxine:

Acide lysergique et dérivés (ergotamine …).

Instable aux UV, la toxicité diminue au cours du stockage (mais est longue à disparaître).

 

Mécanisme d'action:

Vasoconstricteur périphérique conduisant à une nécrose puis une gangrène sèche des extrémités. Le froid (vasoconstricteur) aggrave ce phénomène.

Des fores convulsives avec hémorragies et nécrose cérébrale sont décrites.

 

Symptômes et lésions:

Chez l’homme deux types de syndromes sont décrits : gangrène et convulsions.

Chez l’animal, on constate une anorexie, un retard de croissance, une altération des fonctions de reproduction, une agalaxie … Des nécroses des extrémités (membres, oreilles et queue) ainsi que des signes nerveux tels ataxie, convulsions ou paralysies sont également observés. Le motif de la consultation peut être une boiterie faisant suite à une nécrose de l’extrémité des membres.

 

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TOXINES PRODUITES PAR ENDOPHYTES

 

 

Moisissures:

Acremonium coenophialum sur fétuques et A. loli sur Ray-grass sont responsables de la « Fescue foot disease » et de la « Rye-grass stagger disease ».

Claviceps paspali, Penicillium, A. loli sur paspalum ou ray-gras responsables de troubles nerveux (toxines tremorgènes)

 

Plantes et/ou aliments:

Herbes

 

Conditions de toxinogenèse:

Moisissure  endophytes se développent en symbiose avec la graminée (sélection volontaire car augmente sa résistance), se transmet avec la graine, contamine progressivement toute la pâture.

Surtout décrit dans le Limousin et la région Midi-Pyrénées, l’aquitaine et le nord. Pâturages extensifs l’été, quand herbe courte

 

Espèces sensibles:

Bovins, ovins, chevaux

 

Toxine:

Lolitrem, paspalitrem, territrems …

 

Mécanisme d'action:

Lolitrem vasoconstricteur périphérique conduisant à une nécrose puis une gangrène sèche des extrémités. Le froid (vasoconstricteur) aggrave les problèmes.

Toxines trémogènes GABA antagonistes (inhibent ouverture des canaux chlorures) conduit à une désorganisation du systèmenerveux et des troubles ne « hyper ».

 

Symptômes et lésions:

Fescue foot disease similaires à une intoxication par l’ergot de seigle, mais d’intensité inférieure :

-          diminution de la production lactée et retard de croissance,

-          rougeur, gonflement au dessus du sabot conduisant à des boiteries et refus d’alimentation,

-          nécrose de la pointe de la queue.

Rye-grass stagger disease entraîne des tremblements musculaires, incoordination motrice, faiblesse générale, contractions toniques des muscles extenseurs des membres antérieurs.

Hypertension (excès de stimulation orthosympathique), bradycardie et arythmie (excès de stimulation parasympathique).

 

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STACHYBOTRYOTOXINES

 

 

Moisissures:

Stachybotrys chartarum = S. atra.

 

Plantes et/ou aliments:

Pailles, foins et ensilages, lors de leur utilisation comme aliment et/ou comme litière. Les altérations sont visibles macroscopiquement: poussière noire (différencier de l’ anthracnose non toxique)

 

Conditions de toxinogenèse:

Stockage humide => surtout observé au sud de la loire quand stockage des bales rondes dans les champs sans aucune protection.

 

Espèces sensibles:

Toutes, mais surtout identifié chez les équidés.

 

Toxine:

Stachybotryotoxines : Verrucarine J, Roridine E, Satratoxine F, G et H.

 

Mécanisme d'action:

Dermotoxique et cytotoxique.

 

Symptômes et lésions:

Description de la forme clinique typique chez le cheval. Evolution longue, en trois stades:

            - Phase asymptomatique: diminution des performances des chevaux de course ou d'obstacle, parfois accompagnée d'une hyperesthésie, de rhinite avec légère conjonctivite et des squames sur les lèvres.

            - Stade 1: stomatite, rhinite, conjonctivite avec signes de nécrose et d'ulcération de la muqueuse buccale. Haleine fétide, surinfections des lésions. Hyperthermie. Nœuds lymphatiques maxillaires augmentés de volume, douloureux à la palpation. Evolue sur 14 jours.

            - Stade 2: asymptomatique. Leucopénie et thrombocytopénie avec diminution des facteurs de la coagulation si examen biochimique. Dure 5 à 20 jours.

            - Stade 3: sévère thrombocytopénie et lymphopénie avec fort ralentissement du temps de coagulation. Hyperthermie, diarrhée et mort par surinfection bactérienne en 1 à 6 jours. Saignements prolongés quand lésion de la peau.

Des formes atypiques 10-12 heures après l'ingestion de fortes doses sont possibles. Elles sont caractérisées par des signes nerveux en hyper et un oedème aigu du poumon avec cyanose. Conduit rapidement à un état de choc. Aucun signe dermotoxique n'est présent.

Dans les formes classiques, les lésions sont dominées par des hémorragies et nécroses de nombreux tissus: TD, muscle, TC. On constate une dégénérescence hépatique, rénale et myocardique, ainsi qu'une atrophie des organes lymphoïdes avec hypoplasie médullaire.

Dans les autres espèces, les signes cliniques sont similaires; hypotonie du rumen et diarrhée sont décrites chez les ovins et bovins.

Remarque: une partie des cas de stachybotryotoxicose pourrait ne pas être diagnostiquée du fait de l'attribution de la mortalité à une cause infectieuse.

 

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SPORIDESMINE

 

 

Moisissures:

Pithomyces chartarum

 

Plantes et/ou aliments:

Ray-grass et pâturages naturels

 

Conditions de toxinogenèse:

Automne humide a près été sec ou fin été.

Le Pithomyces se développe sur les parties mortes du végétal puis ses conidies sont disséminées par la pluie et le vent dans toute la pâture, dont parties vertes consommées.

Fin de l’été, quand surpâturage et consommation de la base du plant.

 

Espèces sensibles:

Ovins, voire ruminants

 

Toxine:

Sporidesmine. Instable à la chaleur, aux UV, en solution aqueuse.

Le problème persiste cependant longtemps sur les pâtures du fait de conditions de toxinogenèse et de sporuation favorables prolongées.

 

Mécanisme d'action:

Cholestatique avec photosensibilisation secondaire.

Hépatotoxique entraînant une cholangite oblitérante, fibrose et prolifération des canaux biliaires (cf. aflatoxines, phomopsines). Est associée une accumulation de phylloérythrine, produit de dégradation de la chlorophylle, normalement éliminée par voie biliaire, entraînant une photosensibilisation. Ictère associé possible par défaut d’élimination de bilirubine.

 

Symptômes et lésions:

Congestion et tuméfaction sont les premiers signes cliniques à apparaître au niveau de la face, des oreilles, des lèvres, de la vulve et de toutes les zones glabres. Sont suivies d’exsudation et formation de squames avec éventuellement une nécrose cutanée. On constate par ailleurs un arrêt brutal de la production de lait.

Ictère fréquent.

Cystite ulcérative avec néphrose secondaire sont décrites.

La mortalité survient par choc et stress si les animaux ne sont pas mis à l’obscurité.

Des spores de Pithomyces peuvent être mises en évidence.

 

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COUMESTROL

 

 

Moisissures:

Pseudopeziza medicaginis, Leptosphaerulina briosiana

 

Plantes et/ou aliments:

Luzerne, légumineuse

 

Conditions de toxinogenèse:

Stress de la plante (chaleur, coupes répétées ou contamination fongique) entraîne une augmentation de synthèse de coumestrol.

Visible macroscopiquement

 

Espèces sensibles:

Petits ruminants, bovins

 

Toxine:

Coumestrol

 

Mécanisme d'action:

Action estrogénique par analogie structurale avec estradiol

 

Symptômes et lésions:

Troubles de la reproduction : hyper-estrogénisme, diminution de fertilité … en général pas d’avortements.

Défaut de pousse de Penicillium roqueforti ???

 

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PATULINE

 

 

Moisissures:

Aspergillus clavatus, Penicillium cyclopium, Byssochlamys nivea dans les ensilages, céréales germées et moisies et Penicilium expansum dans la pomme (fruit).

 

Plantes et/ou aliments:

Ensilages, céréales germées et moisies.

Jus de pomme et compotes.

 

Conditions de toxinogenèse:

Toxinogenèse fréquente dans les conditions d'acidité et d'anaérobiose des ensilages normalement conservés. La production de patuline par les moisissures est en général assez faible, et semble toutefois insuffisante pour expliquer, à elle seule, la symptomatologie observée.

Dans les pommes, une production importante de patuline peut-être observée.

 

Espèces sensibles:

Bovins (homme pour jus de pommes)

 

Toxine:

Patuline

 

Mécanisme d'action:

La patuline a une forte affinité pour les groupes sulfhydriles, ce qui explique qu'elle inhibe de nombreuses enzymes.

Douée de propriétés antibactériennes, elle pourrait perturber la flore du tube digestif.

 

Symptômes et lésions:

Chez les bovins des signes nerveux, hyperesthésie, incoordination motrice, paraplégie et des coliques ont été rapportés  (RENAULT 1976).

Chez le chien des intoxications expérimentales conduisent à un oedème pulmonaire avec hémorragies ainsi qu'à des signes de gastroentérite (REDDY 1979). Ces symptômes sont également fréquemment rapportés chez les ruminants (LE BARS 1989).

Les lésions sont dominées par des hémorragies pulmonaires et digestives, accompagnées d'exsudats séro-fibrineux dans les grandes cavités ainsi que de lésions hépatiques et rénales.

Une immunodépression est décrite dans de nombreuses espèces.

L'exposition humaine (enfants) pose le problème d'évaluation du risque associé à une contamination des aliments par la patuline.

 

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SLAFRAMINE

 

 

Moisissures:

Rhizoctomia leguminicola

 

Plantes et/ou aliments:

Trèfle rouge

 

Conditions de toxinogenèse:

Coupe automnale

 

Espèces sensibles:

Ruminants

 

Toxine:

Slaframine

 

Mécanisme d'action:

Parasympathomimétique

 

Symptômes et lésions:

Sialorrhée, conjonctivite, polyurie, diarrhée.

Diminution de la production lactée

Anorexie et météorisation

 

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DICOUMAROL

 

 

Moisissures:

 

Plantes et/ou aliments:

Mélilot moisi, Flouve odorante lors de stockage humide, Férule commune

 

Conditions de toxinogenèse:

 

Espèces sensibles:

Herbivores

 

Toxine:

Dicoumarol

 

Mécanisme d'action:

Anticoagulant par action antivitamine K

Le dicoumarol inhibe la réduction de la vitamine K, indispensable à la carboxylation des facteurs plasmatiques de la coagulation. Les facteurs plasmatiques non di-carboxylés sont inactifs et ne permettent pas la formation de thrombus.

 

Symptômes et lésions:

Hémorragies spontanées ou après traumatisme déclenchant : épistaxis, diarrhée hémorragique, cystite hémorragique …

Anémie secondaire : muqueuses pâles, polypnée, tachycardie …

 

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4-IPOMEANOL

 

 

Moisissures:

Fusarium solani.

 

Plantes et/ou aliments:

Pomme de terre.

 

Conditions de toxinogenèse:

Le développement du Fusarium pendant le stockage augmente le catabolisme des phytoalexines de la pomme de terre. Ces biotransformations étant à l'origine de la formation des toxiques en cause. Certaines phytoalexines ont par ailleurs une toxicité propre.

 

Espèces sensibles:

Ruminants.

Reproductible sur les rongeurs mais pas les oiseaux.

 

Toxine:

4-ipoméanol et dérivés. Résistent à la cuisson.

Certaines phytoalexines (4-hydroxymyoporone) sont par ailleurs hépatotoxiques.

 

Mécanisme d'action:

Bioactivation, par les systèmes enzymatiques (P450) des cellules de Clara, en formes réactives générant des adduits aux macromolécules à l'origine de la nécrose de ces cellules. Conduit à une activation des processus de réparation, et une inflammation aiguë. Intensité de la réponse inflammatoire telle qu'un oedème aigu du poumon se développe, entraînant à la mortalité.

 

Symptômes et lésions:

Oedème aigu du poumon avec dyspnée, tirage costal, augmentation de la fréquence respiratoire. L'auscultation révèle la présence de râles bronchiques.

 

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